فلش ایر از امروز تبدیل به یک بلاگ ایرانی فرانسوی می شود.

Quatre scénarios pour l'avenir de l'Iran (2) Dérapage ...

Il s'agit du deuxième épisode de la série " Quatre scénarios pour l'avenir de l'Iran". Cliquez sur le lien pour lire le premier épisode.  
 
Imaginez une journée assez grise à Téhéran … L'atmosphère est lourde, et ce n'est pas seulement un effet de la pollution, en effet, on dirait que le mécontentement a pris une nouvelle ampleur. Ces jours-ci, la crise économique se fait sentir, tout a augmenté : l'essence, le pain, les fruits, le riz … et les subventions, qui ont beaucoup baissé, n'ont pas compensé l'inflation. A Téhéran, comme dans les autres villes, les effets du chômage se font sentir partout et le mécontentement est général. Ces dernières semaines, les rumeurs se sont multipliées, on ne paie plus les fonctionnaires ! Certaines banques sont fermées, de peur de ne plus avoir assez de billets, le rial s'est effondré. 
   
Le régime a décidé de ressouder la population derrière lui, invoquant la menace de l'étranger (qui a ressuscité avec la multiplication des menaces de frappes contre le programme nucléaire). Comme par le passé, il a amené des milliers d'Iraniens des campagnes à Téhéran pour montrer sa force. Autour, il a massé des milliers de miliciens bassij et de policiers pour prévenir tout débordement. A onze heures, le président commence son discours …
   
Malgré le dispositif étatique, la population de Téhéran a commencé elle aussi à converger vers le lieu du rassemblement. La police les laisse passer, et rapidement les lebas chakhsi (agents en civil) sont débordés. Alors que le président entame sa tirade sur la cinquième colonne, la foule s'agite, on entend des cris "à bas le dictateur!", "Démission! Démission!". Les cris sont de plus en plus forts et le président voyant la situation lui échapper, part précipitamment en hélicoptère …
 
 
La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et la population de Téhéran sort dans les rues, "la police a changé de camp!". La foule décide de se diriger vers le siège de la télévision. Deux heures plus tard, Seda o Sima arrête d'émettre. Le bâtiment a été pris par les manifestants qui annoncent la fin du régime. 
 
A Téhéran, c'est la fête, les gens dansent dans la rue, on voit des filles sortir sans voile dans le vacarme des klaxons et des pétards …  
   
Au pouvoir, c'est la panique : le Guide et les hautes figures du régime sont en train de s'enfuir vers une base près de Mashhad …
 
La situation est confuse, finalement, après quelques heures, c'est le maire de Téhéran qui apparaît sur la première chaîne. Il déclare que le complot d'Ahmadinejad contre le Guide a été éventé, que celui-ci vient d'être arrêté. On apprendra quelques heures plus tard que celui-ci s'est suicidé en essayant d'échapper aux policiers venus l'arrêter. Le Guide, lui, reste invisible. Finalement, au bout de trois jours, celui-ci réapparaît pour annoncer la tenue de nouvelles élections présidentielles.  
     
La république islamique prend une nouvelle forme : plus encore que sous Ahmadinejad, ce sont les Gardiens de la révolution qui tiennent les ficelles de la politique et de l'économie, le Guide est marginalisé, comme le sont les clercs. Le pays est en apparence plus libre, mais tout aussi corrompu. Quelquefois, "il faut que tout change pour que tout reste tel qu'il est".
     
Ce scénario, qui s'inspire de la "révolution roumaine" de 1989 et de la chute de Ceausescu, a été rêvé à plusieurs reprises depuis les élections, en particulier le 16 juin et le 11 février. Mais il aurait des conséquences plutôt négatives sur l'avenir de l'Iran. En effet, en détruisant le système d'Ahmadinejad sans véritable réflexion sur le régime dans son ensemble, il éluderait les questions sans permettre de construire un système démocratique puissant et stable. De même, le "grand soir" se révèle souvent illusoire.

Après le 22 bahman, quel chemin vers Azadi*?

Immédiatement après le discours d’Ahmadinejad, les médias officiels ont crié leur victoire. Ali Khamenei qui, quelques jours  auparavant  avait défié les puissance occidentales en parlant de "La nation iranienne qui  par son unité  va infliger un camouflet", à son tour a salué "les dizaines de millions" d'Iraniens qui ont assisté à la grande manifestation de soutien au régime à l'occasion du 31e anniversaire de la Révolution islamique. Le 11 février, le pouvoir aurait remporté deux batailles, celle de la communication et celle de l’intimidation : beaucoup ne sont pas descendus dans la rue malgré des appels de l'opposition, beaucoup de verts, sur la place Azadi, n’ont pas pu s’exprimer au milieu des mercenaires et des bassij.

                               Place Azadi - Le 11 février 2010
                                 
L'opposition avait pourtant multiplié les initiatives : Mir Hossein Mousavi, un des leaders du mouvement lors d’une interview le 2 février avec le site Kalameh a appelé les Iraniens à manifester à l'occasion du 22 Bahman  et a conseillé ses partisans de « réduire leurs signes de reconnaissance, qu'ils s'en servent pour se détacher du lot beaucoup ou plus discrètement ». Deux jours avant la manifestation, il a réitéré son appel et a demandé à ses partisans de se rendre à cette cérémonie en gardant « leur propre personnalité ». Le 10 février Mehdi Karoubi un autre leader de l’opposition a lui aussi appelé les gens à le suivre et a indiqué qu’il serait présent à dix heures place Sadeghieh, à un kilomètre d'Azadi.

La victoire psychologique du régime sur l’opposition a provoquée une vague de critiques qui visent majoritairement l’organisation et les tactiques pour la manifestation du 22 Bahman. C'est cependant la décision de manifester sur le lieu même du rassemblement gouvernemental qui est la plus controversée : l'opposition espérait conjurer la présence massive de forces de l'ordre et des foules stipendiées par la tactique du cheval de Troie.


Ce plan, proposé par Ebrahim Nabavi, un écrivain vivant à Bruxelles et soutenu par Ata'ollah Mohajerani ancien ministre de la culture et de l'orientation islamique sous Khatami, a été diffusée par le site réformiste « Jaras »: les opposants devaient participer à la manifestation de commémoration de la révolution sans signe distinctif pour, une fois atteint le centre de la place, sortir leurs signes verts et scander leurs propres slogans tous ensemble.

C'est l'inverse qui s'est produit : « Moi et beaucoup d’autres étions présents sur place [à la place Azadi], nous nous étions habillés comme d’habitude, mais nous ne portions pas de signes du mouvement vert – des habits ou des tissus verts. En fait nous n’avons eu aucune occasion de le faire. Dès que quelqu’un faisait le moindre geste de contestation par exemple lever la main et faire le signe « V », la police l’attaquait et le frappait gravement.  Leur but était d’empêcher les manifestants de former tout cortège » témoigne Nima Namdari, journaliste, dans une interview avec Deutsche Welle.
Les critiques disent que : compte tenu de l’organisation du régime qui avait commencé depuis 1 mois pour bourrer la place Azadi de ses partisans y compris les pasdaran, les basidjis, les fonctionnaires étant obligés ou payés, le renforcement de poste de contrôle  entre la place Enghelab et la place Azadi. Dès mercredi soir, l’idée de se rendre à la place d’Azadi était déjà voué à l’échec ; Ce plan était un plan prématuré sans détails pratiques ni alternative ; comme témoigne Fatemeh,T, une féministe de la "campagne pour un million de signatures":
 
" Nous avons voulu rejoindre un groupe de partisans de Moussavi. Mais il y avait un milicien presque tous les dix mètres dans les avenues du centre. Des haut-parleurs balançaient des slogans officiels pour couvrir tout. Nous sommes partis en courant quand ils ont voulu nous charger. On dit que vers la place Sadeghieh, au nord-ouest, il y avait déjà des affrontements avec des partisans de Karoubi. "

 
                     Place Sadeghieh - Le 11 février 2010
 
De plus il n’y a aucun lien organique entre les gens qui proposent des tactiques depuis l’étranger et les manifestants ; la tactique du « cheval de Troie» ne suivait aucun but clair et déclaré alors que la mise en œuvre d’une stratégie nécessite une étude des possibilités, une organisation, une communication, un plan B et avant tout un objectif clair. Pourquoi fallait-il se réunir place Azadi ? et après ?
 
Certains accusent aussi le mythe de la journée décisive. Ils critiquent certaines figures de l'opposition en exil, comme Mohsen Sazegara, journaliste résidant aux Etats-Unis d'avoir suscité des attentes irréalistes autour de cette journée. Mohsen Sazegara, avait parlé de jeudi dernier comme une journée qui allait changer l'équilibre des pouvoirs et ouvrir la voie à une action «finale» contre le gouvernement, dans les commentaires qui ont été largement diffusées sur l'Internet.
 
Le 11 février met en évidence un défaut majeur de l’opposition : la capacité limitée de Moussavi et Karoubi à communiquer et à organiser la contestation alors que beaucoup de personnalités de premier plan sont en prison. Certains mettent en doute l’existence d’une stratégie claire chez les leaders de l’opposition et chez les réformistes. Ils pensent qu'ils sont indécis et qu'ils ne savent plus comment combattre sans mettre en cause certains principes de la république islamique. Mousavi et Karoubi ont cependant déclaré lors de leur dernier rendez-vous (le 17 février) qu’ils allaient annoncer une nouvelle stratégie dans les jours suivants.
 
En outre, malgré  la propagande - l’agence officielle Fars qui a annoncé une participation de 5 million de personnes à la manifestation de Téhéran et 50 million dans tout le pays-, la journée du 11 février n’a pas vu le triomphe du pouvoir. Selon les images satellites prises de la place Azadi, jeudi matin, la foule n'a pas dépassé trois cent mille personnes et les rangées de bus dans les rues adjacentes (environ 2500) montrent l'effort considérable du pouvoir pour assurer le spectacle de sa popularité.

                   Place Azadi - Le 11 février 2010 (google earth)

Les images parvenues de l’Iran montrent deux univers différents : sur la place Azadi, les gens piqueniquent et jouent au foot, totalement indifférents au discours d'Ahmadinejad ; à Sadeghieh, des milliers de manifestants crient sous les matraques et les gaz lacrymogènes : « Nous ne serons pas sacrifiés pour un compromis,  ni pour gratifier le guide assassin » et pour cause : les agences de presse étrangères ont été invitées à ne pas quitter la tribune officielle qui leur était réservée, place Azadi, devant Ahmadinejad.
 
Que retiendra-t-on de la manifestation du 11 février dernier ? les masses rassemblées place Azadi? le dispositif de sécurité impressionnant ? le passage à tabac des Karoubi ? la manifestation alternative à Sadeghieh ? Avec le recul, on se rend compte que, contrairement à ce qu'avaient annoncé les uns et les autres : "journée décisive" pour l'opposition, "point final de la contestation" pour le pouvoir, l'histoire ne s'est pas répétée. Le mythe de la révolution de 1979 ne s'est révélé être qu'un rêve : ni le pouvoir, obligé de monter de toutes pièces son "triomphe", ni l'opposition, qui n'a pas réussi à mobiliser ses partisans, ne l'ont emporté jeudi dernier. Le régime reste profondément divisé. Quant à l'opposition, elle doit se reprendre et aller au-delà de manifestations vers des formes plus efficaces d'action pacifique.
 
* Azadi veut dire la liberté en persan. La tour Azadi, symbole de Téhéran, est située sur la place du même nom.

Pour Abdel, Halima, Bachir, et bien d’autres ; parce que ce qu’ils pensent m’importe beaucoup.

Pour Abdel, Halima, Bachir, et bien d’autres ; parce que ce qu’ils pensent m’importe beaucoup.
Je suis iranienne, et je vis en Iran.
Depuis quelques mois, j’essaie de consulter régulièrement la toile française pour lire ce qui s’y écrit sur les événements récents dans mon pays. Souvent, à la suite des articles, je trouve des commentaires, envoyés par des lecteurs avec des prénoms arabes, qui remettent en question, soit la réalité et l’ampleur de la contestation en Iran dans la version relayée par les médias occidentaux, soit l’indépendance et la nature populaire et démocratique de ce mouvement.
Cela me blesse profondément !
Avec nos amis arabophones et/ou musulmans, nous avons une histoire commune. Nous avons vécu ensemble des épisodes de prospérité et de gloire, ainsi que des périodes de souffrance et d’obscurité. Lorsqu’à cause de la folie de dirigeants arrogants et brutaux, des guerres ont éclaté entre nous, nos peuples ont su oublier les atrocités et rétablir des relations pacifiques et harmonieuses. Nous partageons souvent le même alphabet, et nos langues se sont grandement influencées. Une majorité d’entre nous ont la même foi en un Dieu miséricordieux, et ont su souvent montrer la même grande tolérance envers d’autres croyances.
Qui d’autre, que nos amis arabophones et/ou musulmans, peut mieux comprendre que nous tous, originaires et habitants de pays souffrant du totalitarisme, de la corruption, et de l’obscurantisme, nous valons mieux que cela ? Que nous n’aspirons qu’à la liberté, à la justice, à la prospérité, et avant tout cela, à la dignité, qui nous ont souvent été refusées, voire dont nous avons été dépouillés, soit par des puissances étrangères, soit par nos propres dirigeants, quand ce n’était pas par les deux réunis.
Moi aussi, je pense que les prises de position des états occidentaux sur ce qui se passe dans les pays du tiers-monde sont en grande partie motivées par des intérêts économiques et géopolitiques ; que le colonialisme et l’impérialisme sont encore et toujours présents dans les idéologies dominantes de ces États ; que l’argument du droit d’ingérence humanitaire a souvent été utilisé à des fins politiques et militaires ; qu’il y a toujours eu et qu’il y a encore de nombreux régimes totalitaires et autres dictatures du Sud soutenus par les démocraties du Nord ; que face aux conflits régionaux ces démocraties arbitrent parfois injustement et en fonction de leurs propres intérêts ; et que la démocratie dont l’Occident se dit le garant est loin d’être parfaite. Mais n’est-ce pas aussi le cas que bon nombre de citoyens de ce même Occident pensent la même chose ?
Tout cela, ne justifie pas certaines de vos réactions que je trouve, sinon hostiles, pour le moins étonnamment froides. Vous qui suivez de si près l’actualité iranienne, au point de juger les articles des journalistes de la presse française, vous avez tous vu et entendu l’espoir, la conviction, et l’allégresse des Iraniens qui réclamaient le changement lors de la récente campagne présidentielle. Vous avez tous vu et entendu leur stupéfaction après l’annonce des résultats des élections dont ni la forme ni le contenu ne pouvaient signifier autre chose qu’une sinistre farce. Vous avez tous vu et entendu le raz de marée humain qui est descendu dans les villes iraniennes. Vous avez tous vu et entendu avec quelle sérénité ils ont manifesté leur indignation. Vous avez tous vu et entendu comment des mercenaires brutaux en civil, épaulés par des forces soi-disant de l’ordre, ont commis les pires violences sous les yeux effrayés des citoyens qui croyaient voir un cauchemar. Vous avez tous vu et entendu des témoignages de victimes d’emprisonnement arbitraire, de torture, et de viol, ainsi que les appels à l’aide de leurs familles. Vous avez tous vu et entendu ces spectacles télévisés sordides au cours desquels les regards terrifiés des hommes et des femmes en disaient beaucoup plus long que leurs confessions absurdes.
Dois-je vous le rappeler ? C’est avec la planète entière que vous avez vu l’agonie et la mort d’une jeune femme qui n’avait comme tort que d’être là où il ne fallait pas être à ce moment précis.
Me diriez-vous que je ne répète que la propagande des médias et des organisations humanitaires occidentaux ? Je vous demande alors comment cela se fait que vous trouvez ces mêmes médias et organisations humanitaires crédibles lorsqu’ils rapportent les crimes commis par des occupants et des oppresseurs en Palestine, en Iraq, en Afghanistan, en Tchétchénie, et au Xinjiang ? Je vous demande alors comment cela se fait que vous criiez au scandale lorsque les journalistes se voient interdits de travailler dans ces régions, mais que vous soyez restés silencieux lorsque, une semaine après les élections, le gouvernement iranien a simplement expulsé les journalistes étrangers de l’Iran ?
Le débat sur la partialité des médias est certes légitime. J’y participerai avec vous volontiers le jour où les dizaines de journalistes iraniens emprisonnés seront enfin libres d’exercer leur travail. Mais pour le moment, je dois l’avouer, je n’ai pas cet engagement qui vous permet de critiquer les journalistes à des milliers de kilomètres de Téhéran.
Mes chers amis, je ne vous en veux pas. Je me console en pensant que vous subissez vous-même de grandes injustices, et que cela vous fait perdre votre générosité et votre solidarité. Le malheur rend cynique.
Que vous me croyiez ou pas, je vous donne quand même la nouvelle. Le peuple iranien s’est soulevé contre ses dirigeants. Il veut prendre son destin en main. Ce n’est pas la première fois, ce ne sera pas la dernière fois non plus. Ca fait au moins un siècle qu’il manifeste la volonté de retrouver sa dignité. Je ne sais pas quand ce mouvement atteindra son but. Mais, j’en suis sûre, ce jour là, vous serez les premiers avec qui le peuple iranien voudra partager son bonheur.
La lettre écrite par une professeur à Téhéran

Qui est Abdollah Shahbazi ?

Une interview 12 heures avant son arrestation.

Abodollah  Shahbazi est le fils d'un de chef de clan Qashqai qui a été défait par l'armée du Shah alors qu'il s'opposait à la réforme agraire. Ancien membre du parti communiste iranien (Toudeh), il s'est repenti et a été retourné après sa "purification" en prison en 1982. A peine libéré, il prend la tête d'un institut de recherche en histoire lié au ministère de l'information (VEVAK). Il a été nommé par Fallahian, alors ministre de l'information et principal responsable des meurtres en série des années 1990. Shahbazi est considéré comme un des dirigeants du quotidien ultraconservateur Keyhan avec Hossein Shariatmadari. Depuis l'hiver dernier, il accuse de corruption l'Imam du vendredi de Shiraz, ses fils et l'ancien chef des pasdaran de la région de Fars, en publiant des articles et des CD.

Douze heures avant son arrestation, il répondait aux questions de Nooshabeh Amiri.

N.A:Commençons par le dernier communiqué de Moussavi, celui qui a suivi l'Ashoura [communiqué n°17], qu'en pensez-vous?

C'est un communiqué marqué  par l'humanisme. Moussavi n'est pas un personnage ambitieux ou opportuniste. Cette affirmation s'appuie sur un sentiment, face aux effusions de sang et de violence qui ont pris une ampleur inédite par rapport à ces trente dernières années.

N.A:Certains font entendre que Moussavi reconnaît le gouvernement d'Ahmadinejad par cette déclaration, quel est votre avis ?

Je ne partage pas cet avis. Premièrement, le gouvernement d'Ahmadinejad est un fait qui existe, les gouvernements étrangers le reconnaissent également. Par ailleurs, Mir Hossein n'accepte pas la légitimité de ce gouvernement, pourtant il formule ses demandes auprès de lui en sachant qu'aucun d'entre eux ne sera soulevé ni discuté. Moussavi est réaliste, il sait très bien que ses demandes minimum n'auront pas de réponse de la part du pouvoir en place.

N.A:Cela dit, il propose le minimum des revendications populaires ?

Oui, car c'est déjà  un maximum pour le pouvoir : la liberté de la presse, d'expression et de conscience ont déjà provoqué l'hostilité des partisans d'Ahmadinejad. Selon le représentant du Guide dans les universités, 75% des étudiants sont en désaccord avec la politique d'Ahmadinejad ; donc si l'on considère qu'il y a 4 millions d'étudiants au total, on en conclut que 3 millions sont opposés au gouvernement. A mon avis, c'est le meilleur argument pour écouter ce que crie la jeunesse.
Naturellement le régime n'est pas face à 5000 ou 50000 opposants, mais plus de 2 millions de personnes. Donc s'il accepte le droit de 2 millions de personnes, cela veut dire qu'il acceptera les droits de la majorité, ce qui est à mon avis peu probable. En effet, si ce minimum est accepté, ce sera la porte ouverte pour d'autres revendications. D'après moi le pouvoir n'acceptera pas ces propositions car on entend déjà le signal d'alarme de la part de groupes pro-ahmadinejad, comme la démission [annulée] de Hosseinian qui a accusé Rafsanjani d'être le principal responsable de la crise.

N.A:C'est naturel d'entendre cette phrase de la part des ultra-conservateurs qui se nourrissent de leurs provocations. Mais ce qui est inattendu, ce sont les déclarations du Guide, non ?

En Iran, aujourd'hui, ce sont les groupes extrémistes qui ont en main la gestion du pays. Ils survivent par les crises et les tensions intérieures, mais en réalité, ce sont eux qui sont la cause principale de la crise. Ils l'accentuent par leur fabrication de la terreur et leur répression sanglante, puis ils accusent leurs adversaires d'être à la cause de cette crise. Au final, ils essaient d'éliminer tous ceux qui s'opposent à eux pour soi-disant résoudre les problèmes du pays. Ils sont même favorables à une guerre civile ou à une guerre imposée de l'exterieur. J'ai l'impression que les hauts dirigeants de la République islamique ont très mal géré la situation. A mon avis, comme je l'ai déjà écrit, il faut confier la gestion de cette crise à quelqu'un comme l'ayatollah  Rafsanjani, ce dernier s'en est bien sorti pendant les années de la guerre contre l'Irak.

N.A:Il me semble que parmi les différentes factions qui entourent le Guide suprême, il y a un parti fondamentaliste qui domine au moins depuis les dernières élections. Désormais, selon vous, quelle position prendra le Guide?

Ce n'est pas du tout prévisible, mais ce qui est sûr, c'est le changement de position de l'ayatollah Khamenei depuis la révolte estudiantine de1999.

N.A:A votre avis pourquoi l'ayatollah Khamenei ne prend pas la même position? Est-ce une question de vouloir ou de pouvoir ? Cette crise est-elle une impasse pour les différentes factions du régime ?

A mon avis c'est une question de vouloir. Cela dit le Guide peut, surtout après ce dernier communique de Moussavi, mettre fin à cette crise et tout naturellement empêcher toutes les violences qui peuvent se produire après. Autrement dit, le pays entrera dans une situation sans précédent.

N.A:Donc, pourquoi son mot d'ordre est-il toujours en faveur des ultra-conservateurs et des extrémistes du régime?

Je ne connais pas la réponse, mais je peux vous dire que j'ai déjà proposé au Guide, dans une lettre ouverte que j'ai écrite avant les élections, d'être plus pertinent par rapport à ce qui se passe dans son entourage, surtout au niveau des échanges d'information. La seule différence entre le Guide et Moussavi tient aux programmes économiques, sinon, je ne vois pas de problème structurel entre les deux personnalités. A mon avis tout cela est dû à son entourage.

L'évolution de la crise iranienne depuis le 12 juin (4 - dernière partie)

La politique de la peur/ La « peur de la peur »
«Je remercie le chef du pouvoir judiciaire d’avoir exécuté deux émeutiers et je lui demande d’en exécuter d’autres s’ils ne mettent pas fin à leurs protestations. […] Nous avons montré de la faiblesse depuis l’Achoura [la grande célébration du deuil chiite, qui avait été l’occasion d’importantes manifestations, ndlr]. Maintenant, il n’y a plus d’espace pour la tolérance.» a déclaré Ahmad Jannati à la prière du vendredi du 29 janvier à Téhéran. Le secrétaire du Conseil des Gardiens de la Constitution [la plus haute autorité législative du régime] faisait allusion à la pendaison de Mohammad Reza Ali Zammani et Aresh Rahmanipour,  accusés d’être «mohareb» (ennemis de Dieu) deux jours plus tôt.



 « Les autorités auraient également prévu d'exécuter prochainement par pendaison neuf nouvelles personnes impliquées dans les protestations du jour de l’Achoura, si leur condamnation à la peine de mort est confirmée en appel », selon l'agence semi-officielle iranienne Fars, qui cite le procureur de Téhéran. Depuis le 12 juin plus de 4000 manifestants et opposants, selon les chiffres officiels, ont été arrêtés pendant et après les grandes manifestations antigouvernementales. Celles-ci ont fait 109 morts selon l'opposition. Est-ce là la « tolérance » dont parle Ahmad Jannati ? 
 
Depuis 31 ans, le pouvoir iranien a bien suivi le conseil qui dit : « Maintenir les hommes dans la peur, c’est les maintenir sous un grand pouvoir ». Les autorités islamiques, depuis qu'elles ont accaparé le pouvoir, ont réussi à créer un climat de peur : exécutions massives d'opposants dans les années 1980, guerre prolongée contre l'Irak (1980-1988), emprisonnement et assassinat d'intellectuels, agitation continuelle de la menace d'une attaque étrangère… Avec la contestation de l'élection du 12 juin, le recours à la violence et à la répression a atteint un niveau jamais atteint depuis la fin de la décade révolutionnaire (1979-1989). La violence excessive est devenue, selon Hossein Bashiriyeh, la dernière raison d'être d'un régime qui a perdu toute légitimité – tant populaire que religieuse.

Pourtant, on peut s'interroger sur l'efficacité de cette politique. En effet, l'évolution des événements montre que cette peur, plutôt que de soumettre les gens et de rendre indifférente la population, a créé une sorte d’unité et de solidarité au sein de la société. Cela se reflète dans les slogans des manifestants ; « N’ayons pas peur, n’ayons pas peur, nous sommes tous ensemble »  crient les manifestants lorsqu’ils sont attaqué par les forces de l’ordre. Cette solidarité a aussi donné naissance  aux nouvelles associations telles que « Les mères en deuil » qui contestent le terrorisme d'Etat. L’usage excessif de la peur a également révélé la vraie nature du gouvernement. Moins un signe de force que de faiblesse, la violence d'Etat encourage l'opposition.

En mois de juillet, après la fermeture de la prison de Kahrizak le "Guantanamo" iranien, Mehdi Karoubi a donné des preuves des viols dans les prisons, provoquant un gigantesque scandale. Quelques jours plus tard, une vidéo largement diffusée sur Youtube, montre le témoignage d’une ancienne prisonnière politique exilée qui raconte comment elle avait été violée par son interrogateur il y a 30 ans. Quelques jours après, la vidéo d'Ebrahim Sharifi confirmait les accusations de Karoubi, dont il était un des témoins. Il avait enregistré cette vidéo par son téléphone portable avant qu’il s’échappe du pays. D'autres témoignages sont ensuite apparus.

 

Le fait que les tortures sexuelles sont systématiquement exercées par les autorités d’un régime qui se prétend le champion des valeurs religieuses, montre à quel point ces témoignages sont révélateurs. Sachant l’enjeu culturel et social en Iran, on comprend l’importance du témoignage de ces victimes. Ils brisent à la fois un tabou en racontant ce qu’ils ont subi et défient le pouvoir en montrant leur courage.


Depuis le mois d’août des procès spectacles sont organisés au tribunal révolutionnaire de Téhéran. La médiatisation et le déroulement de ces procès montrent l'inquiétante tendance du pouvoir à la dérive paranoïaque. Parmi les accusés apparaissent les figures importantes des réformateurs, des journalistes, des étrangers travaillant en Iran, des membres des ambassades des pays occidentaux, des intellectuels, des étudiants, des manifestants arrêtés de façon arbitraire. Ces procès visent à  discréditer les opposants au sein de la population et à affirmer le contrôle de l'Etat sur la société. Les accusations sont absurdes : « participation à un complot occidental », « planification d’une révolution de velours »,  « ennemi de Dieu », « casseur »... Les accusés, sans aucune garantie de droit à la défense, peuvent être jugés pour le simple fait d'avoir envoyé des photos ou des vidéos des manifestations par e-mail. Tous ces accusés encourent la prison ou la peine de mort. Les médias à la solde du gouvernement diffusent les aveux de certains prisonniers, pris sous la torture.

Cependant,  la population estime que ces méthodes et ces aveux forcés sont monnaie courante dans le cadre de la République Islamique qui les met en œuvre depuis trente et un ans. Elle ne prête aucun crédit à ces aveux forcés. L'ayatollah Montazeri, ainsi que beaucoup de personnalités politiques comme l’ancien président, Mohammad Khatami, ont dénoncé ces procès. Ils ont tous affirmé que ce qui s'est passé lors de ces  procès est contraire à la Constitution, à la loi et aux droits des citoyens. Ils ont déclaré que les aveux obtenus dans ces conditions n’avaient aucune valeur. Ces procès ont été suivis par un soutien massif des cyber-journalistes et  des artistes aux détenus. La compagne virtuelle « j’avoue aussi »  et la musique vidéo Eteraaf (Confession)  sont des exemples  de cette solidarité. Ce genre de mise en scène est contraire aux intérêts du régime et porte atteinte à la confiance de l’opinion publique, comme l'écrivait Edmund Burke : « Pour rendre une chose terrible, l’obscurité semble généralement nécessaire. Lorsque nous connaissons toute l’étendue d’un danger, lorsque nous pouvons y habituer nos yeux, une grande part de l’appréhension s’évanouit. »


                                          "J'avoue aussi"

Dans l'Iran d’aujourd’hui tout est devenu politique, les couleurs, les signes, les billets et avant tout le corps humain. Les opposants n’ont pas d'autre arme que leurs pieds et les autorités ne voient aucune solution sinon celle de s'en prendre directement à la vie. Les exécutions, en particulier politiques, se sont multipliées depuis les élections.


Les autorités ont lancé cette nouvelle phase le 11 novembre dernier avec l'exécution d'Ehsan Fattahian, un activiste Kurde, accusé à la lutte armée contre le régime, qui n’appartenait pas au mouvement vert, en espérant de diviser l’opposition. Mais cette exécution a sensibilisé la société sur la peine de mort. Les opposants, soit ceux qui veulent rester dans le cadre de la constitution de la république islamique, soit ceux qui mettent en question la totalité du régime sont devenus solidaires. Des milliers de photos de profil sur Facebook  ont repris le portrait d'Ehsan Fattahian : « Nous somme tous Ehsan ». Cette campagne a repris pour les deux autres opposants exécutés : Mohammad Reza Ali Zamani et Arash Rahmanipour.
        
« Depuis hier soir, ils attaquent les maisons. Ils ont arrêté quelques amis dont je ne veux pas dire leur nom pour l’instant. C’est clair qu’ils le font  pour nous faire peur. Le réseau internet est fortement perturbé et nous n’avons pas d’accès aux certains sites. Téhéran est sous une ambiance fortement policière. Il est bien probable qu’ils arrêtent plusieurs personnes parmi nous, avant le 22 Bahman [le 11 février, l’anniversaire de la révolution de 1979]. Je vous prie d’être vigilants plus que jamais. Beaucoup entre nous, ont désactivé leur compte sur Facebook et Balatarin ». Désormais, nous comptons plus sur nos amis à l’étranger. Informez par tous vos moyens. Il faut à tout prix briser l’atmosphère de peur que l’Etat essaie de créer.» nous a écrit un jeune iranien le 8 février. Depuis les manifestations d’Achoura, le régime a testé diverses tactiques pour calmer la situation. D’un côté il multiplie les arrestations, il intimide les leaders de l'opposition (avec des tirs contre la voiture de Mehdi Karoubi), il organise des manifestations officielles. Parallèlement, ils ont permis à certaines personnalités  de critiquer Ahmadinejad dans des débats télévisés, ils ont cherché à créer un compromis entre les leaders d’opposition et l’Etat, vite dénoncé. Ces dernières semaines, à l'approche de l'anniversaire de la révolution, qui peut se muer en une grande manifestation de l'opposition, la répression de l’Etat s’est durcie.

Que signifie le passage à la "tolérance zéro" dont parle Ahmad Jannati ? Est-ce que les menaces empêcheront les iraniens de descendre dans les rues, y aura-t-il un bain du sang  à Téhéran le 11 février ? L’hypothèse d’un Tiananmen iranien ne semble pas très probable. Selon la lettre ouverte adressée aux journalistes étrangers par des journalistes iraniens en exil l’Etat a prévu un autre scénario: « D'après les informations précises reçues d'Iran, le gouvernement illégitime d'Ahmadinejad veut faire croire qu'il a derrière lui la majorité de la population. D'une part, il veut essayer d'empêcher les opposants de se rassembler place Azadi, là où Ahmadinejad va tenir son discours, et d'autre part essayer de bourrer cette place de partisans "officiels" ».


Les liens économiques et diplomatiques du gouvernement avec certains pays étrangers d’une part et le soutien du clergé officiel pourraient disparaître après un massacre comme celui de 1989 en Chine. Pourtant, plus les manifestants de l’opposition sont nombreux, moins la répression sera efficace. Malgré la répression inédite de ces derniers jours, les leaders d’opposition Mousavi et Karoubi ont appelé leurs partisans à participer à l’anniversaire de la révolution. Un groupe des prisonniers politiques a envoyé un message de la prison au peuple en l’appelant à participer. A côté les cyber-journalistes ont déjà lancé plusieurs appels pour du type : « Je viens d’être libéré de la prison, il y a 2 heures, je descendrai quand-même dans la rue le 22 Bahman (le 11 février) » écrit le bloggeur Kaveh Ahangar. Il semble que certains jeunes iraniens ont peur plus du silence que de la mort. Prenant en compte le bagage que s’est préparé le mouvement iranien  dans sa lutte contre la politique de la peur, une participation massive des opposants n’est pas inimaginable. Cela pourrait éventuellement  changer les rapports de forces en faveur des opposants. Le 22 Bahman est sans doute un des jours les plus importants du mouvement, changera-t-il le cours de l'histoire ?

La lettre ouverte des journalistes iraniens en exil adressée aux journalistes étrangers invités pour l'anniversaire de la révolution iranienne, le 11 février

Chers collègues,
Journalistes et photographes invités à couvrir les événements du jour de la révolution iranienne le 11 février, le 22 bahman.

Nous sommes un groupe de journalistes iraniens exilés. Aujourd'hui, 45 de nos collègues sont emprisonnés et torturés.

Notre seule faute, notre seul péché, à nous, les journalistes expulsés et emprisonnés, c'est de suivre la Déclaration universelle des droits de l'homme, de se battre pour la liberté d'information et de pensée. Depuis les "élections" du 12 juin, le gouvernement du coup d'État a réprimé sévèrement la presse libre et il cherche par tous les moyens d'étouffer le mouvement pacifique du peuple iranien.

D'après les informations précises reçues d'Iran, le gouvernement illégitime d'Ahmadinejad veut faire croire qu'il a derrière lui la majorité de la population. D'une part, il veut essayer d'empêcher les opposants de se rassembler place Azadi, là où Ahmadinejad va tenir son discours, et d'autre part essayer de bourrer cette place de partisans "officiels".

Cher collègues,
Inviter des journalistes étrangers pour couvrir l'anniversaire officiel de la Révolution islamique est un piège. Ce gouvernement qui a déjà arrêté, accusé et emprisonné les journalistes des médias étrangers tente aujourd'hui d'exhiber sa popularité au monde entier pour cacher la contestation.

Chers collègues,
Vous allez en Iran, non seulement en tant que représentants des médias du monde libre, mais aussi à la place de vos collègues iraniens expulsé ou emprisonnés. Ceci vous rend la tâche plus difficile car vous serez accueillis par un interlocuteur qui hait la liberté de la presse et qui bafoue les droits de l'homme.

Vous allez mettre les pieds dans les rues ou les meilleurs enfants de ce pays sont martyrisés. Nous avons tous vus le film du meurtre de Neda ; cette jeune fille est le symbole de tous les hommes et les femmes qui ont été torturés, assassinés et violés.

Chers collègues,
Nous vous fournissons la liste des journalistes emprisonnés selon le rapport de RSF. Essayez de les trouver et posez à leurs gardiens cette question simple : "Pourquoi sont-ils en prison ?"

Chers collègues,
Vous qui partez en Iran aussi à notre place, voilà quelques conseils pour ne pas tomber dans le piège de ce gouvernement illégitime :

- la manifestation du peuple qui crie "Allah-o Akbar" commence à la veille du 11 février sur les toits des immeubles, cette voix protestataire est un début, c'est le signe d'une présence massive le lendemain.

- le parcours officiel part de la place Imam Hossein pour aller place Azadi, mais les forces de l'ordre essaieront par tous les moyens d'empêcher les opposants verts de manifester. Par conséquent, les opposants du mouvement vert ne seront pas seulement sur le trajet officiel ; ils seront dans tout Téhéran.

Chers collègues,
Le régime du coup d'Etat va essayer de contrôler tous les trajets et les chemins pour que vous ne puissiez filmer et photographier que des bassijis et les partisans d'Ahmadinejad. Mais derrière les barrières, vous entendez plus clairement que jamais la voix du peuple iranien, celle de la liberté.

Chers collègues,
Nous ne doutons pas que vous rejetez les mains rouges de sang du gouvernement pour celle d'un peuple réprimé. Cette fois, votre voyage en Iran est historique. Nous vous accompagnerons dans votre voyage, avec le cœur qui bat pour la liberté. Nous vous attendons avec un seul souhait, celui de voir sur tous les journaux du 12 février ce titre : "la victoire d'un peuple".

Chers collègues,
Ne tombez pas dans le piège du régime : filmez et photographiez tout, montrez les vrais gens avec leurs vraies demandes. Soyez ceux qui montrent le combat pour la liberté d'un peuple qui souffre. C'est la demande de tous vos collègues iraniens, exilés ou persécutés.

Les signataires:
Nazi Azima, Samnak Aghai, Houshang Asadi, Nooshabeh Amiri, Asieh Amini, Farahmand Alipour, Shabnam Azar, Fariba Amini, Maryam Aghvami, Nima Amini, Massoud Behnoud, Arash Bahmani, Maziar Bahari, Babak Dad , Farzaneh Bazrpour, Hadi Ebrahimi, Pouyan Fakhrai, Farshid Faryabi, Fereshteh Ghazi, Maryam Ghavami, Saghi Ghahraman, Massoud Ghoraishi, Arash Ghafouri, Manouchehr Honarmand, Linda Hosseininejad, Vahid Jahanzadeh, Nikahang Kowsar, Malihe Mohamadi, Javad Montazeri, Roozbeh Mirebrahimi, Mehdi Mohseni, Searajedin Mirdamadi, Hanif Mazroui, Ebrahim Nabavi, Javad Moghimi, Alireza Noorizadeh, Nahid Pilvar, Shahram Rafizadeh, Bahram Rafizadeh, Saman Rasoolpoor, KhosrowRaesi, Ferydon Shaibani, Mohamad Sefriyan, Beniamin Sadr, Vida Same, Mohamad Tajdolati,Hamed Yousefi.

Pour plus d'information:

Powered by Blogger