Vrais ou Faux ?
"Le programme de nos ennemis est la sédition, le notre devrait être une perception et une vision plus fortes. Certains ont violé la loi et ont encouragé le peuple à défier le régime. Le résultat, c'est que nos ennemis désespérés ont insulté notre Imam (...) Après les insultes contre l'Imam, le peuple s'est échauffé, mais je lui demande de garder le calme, ces individus [qui ont insulté Khomeiny] n'ont pas de racines et ne peuvent nous atteindre."Pendant ce temps, les gardiens de la révolution, comme en 1999, réitèrent leurs menaces envers les "fauteurs de troubles". Par ailleurs 230 parlementaires appellent l'arrestation et le jugement des responsables dans une lettre ouverte.
Face à ce qui apparaît comme la campagne finale pour éradiquer le mouvement vert, plusieurs figures réformatrices se sont élevées ces dernières heures :
- L'association des clercs combattants (ACC), le grand parti des réformateurs religieux, a officiellement demandé la tenue d'une manifestation pour protester contre la profanation de la mémoire du fondateur de la république islamique, de même que Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi. Ces appels interviennent alors que le mouvement réformateur, dont un grand nombre de personnalités sont emprisonnées ou menacées par le pouvoir, n'a jamais pu obtenir d'autorisation pour ce type de démarche.
- Mohammad Khatami, a condamné l'exploitation de la figure de Khomeiny dans la répression.
Pendant ce temps, les spéculations se poursuivent sur l'arrestation prochaine de Mir Hossein Moussavi et les manifestations étudiantes contre "l'autorité totalitaire" continuent (ici, à Sharif), après les grêves des derniers jours. Les étudiants y accusent le gouvernement de manipuler l'opinion.
De nombreux Iraniens se sont photographiés en portant le foulard islamique (hijab) et ont mis en ligne leurs clichés dans le cadre d'une campagne pour obtenir la libération du leader étudiant, Majid Tavakkoli, qui se serait déguisé en femme pour échapper aux forces de l'ordre après son discours le 7 décembre pour le jour de l'étudiant.
Nous sommes une petite équipe de journalistes et d’étudiants qui entretenons, à des degrés divers, un rapport particulier avec l’Iran. Nous y avons vécu, pour certains au début de leur vie, pour d’autres plus tard, ce qui nous a donné les clés essentielles pour comprendre un pays décidément très mystérieux.
Nous voulons apporter au public francophone un regard et des informations qui n’existent pas dans les médias traditionnels comme sur internet. Plus que partout ailleurs, l’Iran est une source de clichés ou de paradoxes faciles qui sont autant d’obstacles à la compréhension des enjeux qui le traversent. Nous voulons donc rendre compte de la façon la plus satisfaisante de la complexité de la politique et de la société iranienne.
L’Iran vit un moment historique avec l’apparition du mouvement vert et la crise profonde que traverse la république islamique après les élections du 12 juin 2009. Cependant, malgré l’ouverture inédite permise par les nouvelles technologies et le “journalisme participatif”, le déficit d’informations fiables et précises s’est maintenu voire accru ces derniers mois. Le travail des journalistes étrangers et surtout iraniens fait face à des contraintes sans précédent : la censure, les menaces, l’expulsion ou l’arrestation ont été nombreuses et se poursuivront.
Nous voulons donc rassembler les informations que nous recevons quotidiennement d’Iran par nos contacts sur place, la lecture des journaux en persan en particulier Rooz online.
Naturellement, nous avons organisé notre démarche de façon indépendante en quatre volets :